S’il fallait décrire la dorure par ses couleurs… Blanc, Rouge, Or.
Blanc. Le Blanc de Meudon, poudre de calcaire utilisée pour les apprêts blancs comme neige. La peau blanche parcheminée du coussin à dorer qui protège les feuilles d’or des courants d’air. Mes mains blanchies, couvertes de poussière de ponçage.
Rouge. Rouge orangé, rouge carmin, rouge violacé de l’assiette, fine argile mêlée de colle de peau de lapin, qui détrempée à l’eau recevra la feuille d’or.
Or. Or jaune, or Versailles, or rouge, or vert, or blanc… Toute une palette de couleurs, d’alliages, mêlant le jaune d’or au rose cuivré, à l’argent, pour créer un nuancier subtil de teintes oniriques.
Ma préférence va à l’Or Versailles, aux tons légèrement rouges, proche des ors anciens, il apporte chaleur et noblesse.
Versailles, ma passion d’enfance, mon lieu d’apprentissage de la dorure à la feuille… Restauration des portraits de Louis XIV, Louis XV, Salon de Mercure, toits…, j’ai eu la chance de travailler au Château de Versailles de nombreuses fois, d’observer de près les subtils couleurs des ors versaillais.
Conservation-restauration et création, deux facettes du métier où la rigueur scientifique et artisanale laisse place à la créativité, la rêverie, où la doreuse-ornemaniste, s’autorise à être un peu artiste.
Les couleurs m’attirent, mais je ne sais pas peindre… Mais je sais dorer ! Et les batteurs d’or offrent une subtile palette de couleurs. Mes créations sont mes tableaux, ma toile une planche de bois apprêtée, gravée, sculptée, reparée, dorée. Le blanc immaculé des apprêts, recouvert d’assiette rouge est coloré à la feuille d’or.
La Nature est au cœur de mon inspiration, les fragiles fleurs des champs et des jardins sont sublimées, anoblies par les tonalités d’or. Sur un fond d’Or Versailles, les tiges en or vert laissent éclore des fleurs en or rouge patiné, or blanc, palladium, moongold… Ornements antiques, médiévaux, Art Nouveau, l’Histoire des Arts décoratifs est florale, colorée et inspirante.